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07 July 2008

au Cinéma Vleeptronoise / Zazie dans le Metro / Raymond Queneau / Louis Malle / doukipudonktan / bloudjinnzes

Zazie in the Metro
Zazie dans le métro

by Raymond Queneau (1959)
(then movie version by Louis Malle, 1960)

Zazie in the Metro
— or simply Zazie, depending on the translation (original French title: Zazie dans le métro) — a French novel written in 1959, was the first major success of author Raymond Queneau.

Zazie explores colloquial language as opposed to 'standard' written French, a distinction that is particularly marked in French, where correct language usage is governed by an official academy [L’Académie française, fondée en 1635].

The first word of the book, the neologism Doukipudonktan is a phonetic transcription of D'où qu'il pue donc tant ? ("How come he stinks so much?").

In the English version of the novel, this is rendered as "Holifart watastink". In the movie version the English subtitle reads "Whozit who stinks?"

Plot summary

Provincial pre-teenager Zazie stays in Paris with her Uncle Gabriel (a female impersonator) for two days, while her mother spends some time with her lover. Zazie manages to evade her uncle's custody, however, and, métro strike notwithstanding, sets out to explore the city on her own.

Film, TV or theatrical adaptations

In 1960 the book was adapted by Louis Malle into a film of the same name, starring Catherine Demongeot as Zazie and Philippe Noiret as Gabriel. In the film, Zazie is younger than in the book (where her mother is worried about Zazie's virginity). The book was also adapted for theatre and published as a comic book as well.

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Zazie dans le métro
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Zazie dans le métro est un roman de Raymond Queneau, paru en 1959.

Résumé

A/ Zazie est confiée par sa mère à son oncle Gabriel. Dès son arrivée chez l'oncle, Gabriel part travailler et Marceline, sa femme, couche Zazie. Le lendemain matin, elle sort se promener seule dans Paris. Cependant, Turandot propriétaire du bar “La Cave” la voit et tente de la rattraper, mais elle hurle et le fait passer pour un satyre. Zazie s'enfuit jusqu'au métro, mais il est en grève. Elle pleure et un homme vient la réconforter. Elle le prend pour un pervers,et entre dans son jeu: elle se fait offrir une paire de blue-jeans aux puces puis s'enfuit au moment opportun en criant “Au satyre”. L'homme la déclare voleuse de ses blue-jeans et l'emmène voir ses parents. L'homme se présente comme un dénommé Pédro-surplus, marchand forain.Il discute avec Gabriel qui l'expulse de chez lui. Gabriel et Charles emmènent ensuite Zazie visiter la Tour Eiffel. Gabriel y rencontre Fédor Balanovitch, une connaissance, et plusieurs touristes. Zazie et Gabriel montent dans le car touristique de Fédor et sympathisent avec ces derniers. En sortant du car, Zazie et Gabriel rencontrent une bourgeoise veuve du nom de Mme Mouaque qui s'interpose dans une dispute entre eux deux. Un taxi s'arrête, et Gabriel se fait emmener par des touristes du car de Fédor afin que celui-ci leur fasse visiter la Sainte Chapelle. Zazie et Mme Mouaque demandent de l'aide à un poilicier que Zazie pense avoir déja vu quelque part, nommé Trouscaillon. Ils retrouvent ensuite Gabriel qui décide d'emmener Zazie ainsi que les touristes à son spectacle de danse. Pendant que Charles, Zazie, Madeleine, Turandot, Laverdure, Gridoux et Mme Mouaque sont au spectacle de Gabriel, Marceline reçoit de la visite: Pédro-surplus vient la voir afin de lui déclarer l'amour qu'il éprouve envers elle, et lui annonce qu'il se nomme en réalité Bertin Poirée et qu'il est inspecteur. Après le spectacle de Gabriel, ils se retrouvent tous au bar Nyctalopes où un dénommé Aroun Arachide arrive et annonce qu'il est en réalité à la fois Pédro-surplus, Trouscaillon et Bertin Poirée, et ses hommes tuent Mme Mouaque d'un coup de mitraillette. Ils s'enfuient alors dans l'ascenseur du bar, et se disperssent dans le métro. Marceline emmène Zazie en métro jusqu'à la gare de Lyon pour retrouver sa mère. Zazie ne sait pas qu'elle a pris le métro étant donné qu'elle dormait et annonce à sa mère ce qu'elle a fait à Paris durant son séjour: “ J'ai veilli”.

B/ L'histoire se déroule en deux nuits et un jour, à Paris au cours du 20ème siècle, peu après la seconde guerre mondiale. En effet, on peut voir que la capitale est marquée par la guerre (surplus américains).

C/Le narrateur, extérieur à l'ouvrage, raconte l'histoire au passé et au présent de narration à la troisième personne, dans l'ordre chronologique. Les évocations du passé sont racontées par les personnages lors de dialogues.

D/ Il adopte un point de vue externe. Il est en effet spectateur de la scène, et en sait moins que les personnages. Il adopte cependant parfois un point de vue interne avec Zazie.

E/ Raymond Queneau utilise un style particuler, parfois phonétique. En effet, le récit est introduit par le mot “Doukipudonktan”, le mot blue-jeans est écrit “bloudjinnzes” comme l'écrirait un enfant tel que Zazie. Aussi, les personnages ont presque tous un langage très familier et sont caricaturaux. Enfin Queneau résume des actions brèves en un mot comme “(geste)” s'alliant au contexte et permettant de faire comprendre au lecteur l'action, à la manière de didascalies théâtrales.

Les Personnages

Les personnages n'ont pratiquement aucun profil psychologique, beaucoup sont interchangeables, d'autres portent des "masques". Cette absence d'identité est aussi soulignée par le peu de détails descriptifs de leur apparence et leur nom souvent réduit à un prénom passe-partout, symbolique ou résultat d'un jeu de mot.

* Zazie est une petite fille élevée en province dans le village de St-Montron par ses parents. Elle est très déterminée, indépendante et vulgaire en utilisant un langage très familier (tel que l'expression «mon cul» à la fin de certaines de ses phrases). Pour elle, la ville de Paris est «un grand village» mais avant tout un grand espace de jeu. Dès son arrivée à Paris, la capitale en elle-même ne l'intéresse pas, elle souhaite se procurer des surplus américains tels que des blue-jeans ou encore atteindre son but: prendre le métro. Zazie est très curieuse et indiscrète, arrogante et audacieuse. Elle désire devenir institutrice pour «faire chier les mômes» ou bien encore astronaute pour «faire chier les marsiens». Son père était alcoolique et fut assassiné par sa femme, Jeanne Lalochère, car ce dernier avait essayé d'abuser de Zazie. Au fil du roman, Zazie mûrit au contact des adultes et pose bien des questions comme au sujet de l'homosexualité. Peu à peu, Zazie entre dans le monde des adultes sur lesquels elle porte un regard d'ingénue et de candide ; elle ne comprend pas leur comportement, les regarde, les observe.

Le personnage de Zazie est hérité des contes philosophiques: entrant dans un monde inconnu, ce genre de personnage porte un regard neuf et interrogateur sur une société où il sème donc le doute et le trouble.

* Gabriel est l'oncle de Zazie. C'est un colosse de 32 ans marié à Marceline et vivant dans une rue parisienne tranquille. Il travaille comme danseuse de charme dans un cabaret d'homosexuels à partir de 23 heures à Pigalle et y est connu sous le nom de Gabriella. Le cabaret est appelé le Mont-de-Piété et Gabriel y danse la Mort du Cygne en tutu. Il se couche donc très tard et a l'habitude de dormir la journée. Il se considère comme un artiste et improvise des poèmes sur la vie à Paris, des monologues aux accents baroques sur la vanité de l'existence. Il se fait des manucures et utilise un parfum appelé «Barbouze» de chez Fior qui n'est pas au goût de tout le monde. Gabriel est un habitué du bar de son ami Turandot, situé au coin de sa rue, où il prend constamment de la grenadine. Il est apprécié de tous et aime se rendre compte des choses par lui-même. Ayant subi la seconde guerre mondiale, Gabriel a vécu le débarquement américain, et a du mal à s'adapter aux technologies américaines, comme la machine à laver. Au début du roman, il n'ose pas dire à Zazie qu'il est danseuse de charme et lui fait donc croire qu'il est veilleur de nuit. Il tente de protéger Zazie de tous les danger et lui fait visiter Paris avec son ami Charles, mais ces deux derniers ne connaissent pas les noms des monuments, ce qui engendre des disputes. A la fin, préocuppé par les constantes questions de Zazie sur son homosexualité, il décide de l'emmener voir un de ses spectacles au Mont-de-piété.

* Marceline est la femme de Gabriel. Elle est ménagère. C'est une très belle et élégante femme. [Autres hypothèses] Certaines allusions laissent penser que Marceline serait un homme, un travesti d'une grande élégance. Dans l'adaptation cinématographique, elle se déguise en homme, ce qui pourrait apporter un indice supplémentaire confirmant cette hypothèse.

* Jeanne Lalochère est la mère de Zazie. Elle vient à Paris afin de voir son amant et dépose donc Zazie chez Gabriel et Marceline. Elle est couturière et vit à St Montron et est donc Sanctmontronaise. Elle fendit le crâne à son mari qui avait tenté d'abuser de Zazie. Son ancien amant, Georges, lui avait procuré la hache, arme du crime. Elle le quitta ensuite car il essaya à son tour d'abuser de sa fille.

* Turandot est le patron du bar appelé «La Cave». Il apprécie et loue la technologie américaine, ayant très mal vécu la seconde guerre mondiale. Turandot a un perroquet vert appelé Laverdure qu'il apprécie. Il se soucie de Laverdure comme de lui-même et déclare le connaître mieux que personne. Le perroquet répète sans cesse la phrase «Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire» Au début du récit, Turandot n'apprécie guère la présence de Zazie, mais au fil de l'histoire, il va s'y habituer et finir par apprécier cette dernière.

* Madeleine est serveuse au bar «la Cave» et travaille donc pour Turandot. Elle est appelée par son surnom Mado-ptits-pieds. Elle est plus ou moins amoureuse de Charles, le conducteur de taxi et ami de Gabriel. Mado-ptits-pieds admire Marceline par son élégance et sa beauté. Elle se fiance avec Charles à la fin du roman.

* Charles est un conducteur de taxi de 55 ans. Ami de Gabriel, il ne sait différencier les monuments parisiens les uns des autres. C'est un bel homme, costaud et en bonne santé. Il a une moustache. Il est sérieux, gentil, honnête, économe et romantique. Charles est un habitué du bar “La Cave”. Complexé d'être seul à son âge, Charles décide de se marier avec Madeleine.

* Gridoux est cordonnier. Il est connu pour être celui qui sait toujours tout, il parle latin. De peur de perdre des clients, Mado-ptits-pieds lui apporte chaque midi son déjeuner qu'il mange derrière son échope.

* Pédro-surplus se déclare être marchand forain d'objets de l'armée américaine aux puces. Il a une moustache et des lunettes noires. Après avoir ramené Zazie à son oncle et sa tante et lui avoir acheté des blue-jeans, cette dernière le présente à son oncle comme un policier satyre. Il est de nature impatiente. Il prétend avoir oublié son identité (nom, profession, âge...) devant Gridoux. A la fin du roman, il va déclarer l'amour qu'il éprouve envers Marceline, et se permet de lui poser plusieurs questions, en lui disant que son nom réel est Bertin Poirée, et qu'il est inspecteur.

* Trouscaillon se déclare être un policier catholique, habitant rue Rambiteau dans le 1er arrondissement. Il ne se fait pas respecter par les citoyens (il ne fait qu'un avec le personnage précédent).

* Aroun Arachide est en réalité un homme qui, depuis le début du roman, manipule tous les protagonistes, s'étant fait passer pour la policier Trouscaillon, le marchand forain Pédro-surplus et l'inspecteur Bertin Poirée. Tous ces personnages font donc une seule et même personne: Aroun Arachide.

* Fédor Balanovitch est un ami de Gabriel. Il est conducteur de car touristique et connaît très bien la langue française. Il est natif de Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine.

* Mme Mouaque est une vieille et laide bourgeoise veuve. Depuis la mort de son mari, elle est devenue nymphomane et tombe amoureuse de Trouscaillon. Elle se fait tuer par Aroun Arachide (Trouscaillon) à la fin du récit.

Arrière plan

a/ Le sujet annocé par le titre de l'ouvrage est le métro. En effet, le métro obsède Zazie, mais il est en grève lors de son séjour à Paris. La première question que se pose le lecteur est: “Va-t-elle prendre le métro?”. Ce problème est résolu d'une part, et irésolu d'autre part. Car Zazie prend bien le métro, ce qui résout le problème. Mais Zazie est endormie dans les bras de Marceline prenant le métro et ne se rend donc pas compte que son rêve est en train de se réaliser. Le métro est, ici, une métaphore. Il représente le monde des adultes fermé à l'enfant qu'elle est encore et où elle tente de pénétrer. C'est un roman initiatique. Les aventures parisiennes de Zazie sont des épreuves qu'elle surmonte avec brio, protégée et guidée par son oncle Gabriel (cf : l'archange Gabriel, d'ailleurs devenu "archiguide" dans le roman). Elle pose nombre de questions, fouine partout, fugue, démasque les adultes, les met dans des situations embarrassantes, leur tend des pièges, etc. C'est une enfant terrible, sans complexe, audacieuse, arrogante, insoumise, sûre d'elle, qui ignore la politesse, etc. Elle incarne l'ingénuité d'une jeunesse qui a soif d'apprendre, et de comprendre; quand les adultes prétendent que le monde est ordonné, elle ne se contente pas des apparences, mais préfère vérifier, et met à nu le désordre.

L'autre sujet récurrent concerne l'homosexualité de Gabriel. Tout au long du roman, Zazie va demander à Gabriel s'il est homosexuel ou non. Gabriel l'emmènera alors à un de ses spectacles pour qu'elle voie pourquoi les gens disent qu'il est homosexuel, mais qu'il ne l'est pas en réalité. Là encore, il s'agit de ne pas se fier aux apparences.

b/ Les thèmes représentés sont: les relations parents/enfants, l'homosexualité, le métro, le travail, l'enfance, l'amitié, le tourisme, et l'argot...

c/ L'intérêt du lecteur: tout d'abord, le lecteur veut savoir si Zazie prendra le métro ou pas, thème principal du roman, qui s'écrit donc autour d'une action bien mince et qui n'a pas vraiment lieu. Peu importe au fond cette trame; seul compte l'enchaînement d'actions extravagantes et en grande partie hasardeuses, qui caractérisent la vie: on prévoit de prendre la métro, mais il y a grève; alors arrive tout ce qu'on n'avait pas prévu ...

Avis personnel: Il fut très intéressant de découvrir l'univers de Queneau dans Zazie dans le métro, son style si particulier. Le personnage de Zazie m'a beaucoup intéressé car c'est en effet une fille qui a beaucoup de personnalité,et son langage familier nous montre une fillette forte et insensible, mais on découvre derrière ce masque une petite fille ayant besoin d'amour et d'attention de la part de sa mère. Le personnage de Turandot m'a paru antipathique du fait qu'il se plaigne de la présence de Zazie chez Gabriel.

Autre avis: Queneau, l'auteur des Exercices de Style, qui manie la langue française avec verve et irrespect taquin, s'intéresse dans ce roman à tout un monde interlope: ce sont les petites gens qui sont mises en scène, des gens qui ont un côté voyou (et fascinent par là le touriste en mal de pittoresque parisien et de choucroute de bas étage), mais des gens qui se caractérisent finalement par une gentillesse de fond. Le roman rend compte de la vie: peu importe ce qu'on fait: tout peut être résumé par ces mots: on vieillit... et ce avec le sourire, quand on sait avoir le regard enfantin, et donc à la fois naïf et sans concession de Zazie qui au final reste heureuse de son voyage.

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